nathalie epron auteure

Editions Honoré Champion, 1997

Synthèse de ma thèse...

Au commencement, les hommes étaient doubles ; Zeus les divisa physiologiquement. Débute alors l'histoire de "la plus simple des peines, l'éculée la banale de l'amour dérouté, égaré de sa route, de l'amour décharné de la chair de son autre" (Jean Pérol, Ruptures). Implacable châtiment où toutes les blessures resurgissent dans chaque nouveau chagrin d'amour en lequel s'exprime viscéralement la quête de l'unité perdue. "Chagrins d'amour", la locution est sémantiquement vaste et couvre un champ textuel immense. Il n'y a pas de littérature, à quelque époque qu'on la situe, qui n'intègre dans son corps même l'occurrence de la souffrance amoureuse. (...) Les formes littéraires du désaveu se laissent informer cas par cas, et de façon radicale par le sentiment subjectif même si le cri de Julie de Lespinasse est toujours actuel : "Je souffre, je vous aime et je vous attends". Si le chagrin fascine : " Ariane, ma soeur de quel amour blessée vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée" (Racine, Phèdre), c'est que l'abîme est derrière la mince paroi des mots. Regardons  de plus près ces oeuvres de part en part traversées par l'appel impérieux de l'absence, et observons comme une valse lente l'incessante circulation des adieux où déambulent des personnages emblématiques du malheur d'aimer...